J'ai essayé de trouver un titre plus glamour que le simple mot "accouchement" mais je n'arrivais pas à choisir entre toutes mes idées:
- De comment accoucher inhibe la partie du cerveau dédiée aux langues étrangères
- De comment c'est trop bien d'être positif
- De comment ne pas perdre ton bébé
- De comment je ne me suis pas éternisée à la mater
Bref, quand on a un polichinelle dans le tiroir, il y a bien un jour où il doit sortir montrer sa bouille. Notre Axelle est née le 14 mars 2015, un pur moment de bonheur qui nous a paru unique dans l'histoire de l'humanité (juste cela) mais que tout parent connait bien.
Mais reprenons, je ne vous décrirai pas mon accouchement car:
1/ c'est inintéressant, Youtube a de très bonnes vidéos sur le sujet
2/ il y a du sang des cris et des larmes . Hummm bon appétit
3/ c'était magique et les mots me manquent. Je n'aime pas accoucher mais j'ai adoré mon accouchement (qui a dit bizarre ???)
En revanche je vais revenir sur mes différentes idées de titre pour cet article. Car ce sont des choses qui nous ont intriguées et marquées et qui sont assez spécifiques à cet accouchement au Canada.
De comment accoucher inhibe la partie du cerveau dédiée aux langues étrangères
Autant dire que parler anglais et comprendre l'anglais a été un sacré challenge... On dit que les femmes sont capables de faire plusieurs choses à la fois. En fait non. Par exemple, pousser fort pour expulser un bébé et parler une langue étrangère c'est incompatible.
Je pense avoir un bon niveau d'anglais mais je suis revenue à un niveau primaire... je ne comprenais pas grand chose et je m'exprimais comme une vache espagnole (plus vache qu'espagnole d'ailleurs).
Bref, cela restera pour nous comme un moment épique !
J'ai tout de même regretté de comprendre l'anglais lorsqu'il m'ont posé la péridurale. L'interne de première année s'est tourné vers l'interne de troisième année en lui disant:"- Cela bloque qu'est ce que je fais ? - Tu dois être dans l'os ressort et recommence" (j'ai traduit le dialogue pour les besoins de ce blog)
Mais beurrrrk (je déteste les aiguilles et que l'on me touche la colonne vertébrale)
De comment c'est trop bien d'être positif
Un des clichés sur l'Amérique du Nord c'est qu'ils disent toujours AWESOME (génial, extraordinaire pour ceux qui parlent une autre langue que l'anglais).
En fait ce n'est pas un cliché. Ils le disent tout le temps.
Bref, ils sont très souvent très (trop?) positifs en Amérique du Nord. Peu importe que le locuteur le pense vraiment, c'est assez agréable au quotidien tout ce positivisme.
Lors de l'accouchement, tout le personnel était dans cette dynamique à me répéter: " YOU ARE SUCH A GOOD PUSHER" (Qu'est ce que tu pousses bien !!)
Mon accouchement était parfaitement lambda mais j'ai eu l'impression d'être la personne la plus AWESOME de la planète. D'être la championne du monde du poussage de bébé. Et franchement, cela fait du bien d'être encouragé de la sorte par de parfaits inconnus dans un moment aussi intense.
De comment ne pas perdre ton bébé
Une fois Axelle née, il lui ont accroché à la jambe un "antivol" comme le montre la photo ci dessous. Ce petit appareil contient un traqueur GPS... Je trouve quand même qu'ils vont un peu loin...Le vol de bébé à la mater existe, je ne suis pas convaincue qu'il soit fréquent ceci dit. Mais de là à accrocher un traqueur GPS sur le pied de mon enfant je trouve que cela va loin. On est dans une société de paranos de la sécurité et du contrôle absolu.
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| Axelle n'est pas née avec ce joli antivol pour ceux qui se posaient la question |
De comment je ne me suis pas éternisée à la mater
En France le séjour à la mater dure normalement 3 jours voire même plus dans certains cas. Je viens de lire un article sur une clinique pilote à Nantes qui teste le séjour de 24h.
Ici, il est possible de ne rester que 4h...
Il y a deux possibilités au Canada:
A/ être suivi par une sage femme durant la grossesse et être accouché par cette sage femme
B/ être suivi par un gynéco pendant la grossesse et être accouché par un gynéco
Option A: on peut accoucher chez soi ou en maison de naissance ou à l’hôpital. Si tout va bien on rentre chez soi au bout de 4h.
Option B: on ne peut accoucher qu'à l’hôpital. Si tout va bien on rentre au bout de 24h.
J'ai choisi l'option B et je suis rentrée au bout de 36h. J'étais prête à rentrer plus tôt car je voulais retrouver mon lit et ma douche. Malheureusement, comme c’était un dimanche ils ne pouvaient me faire sortir plus tôt.